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Des articles dans l'air du temps
10 juillet 2016

Où est ma pomme ?

 

 

 

Mon grand-père me répète assez souvent cette phrase, qui prend ici tout son sens : « tu ne connaitras plus ce que j'ai connu. Aujourd'hui, c'est toi qui m'apprend des choses, et demain, … je ne serais plus là pour le voir ! ».

 

Chaque matin, je croque dans une pomme sans trop savoir réellement sa variété, son origine, ou encore ce qu'elle peut m'apporter de bénéfique pour la santé. Pourtant, il y a bien une pomme que j'affectionne particulièrement. Que me dirais-t-elle alors ?

 

 

 

Hier, j'étais une pomme oubliée.

Réintroduite par des pépiniéristes et cultivateurs soucieux de nous remémorer les richesses de ces variétés dont on ignore tout mais dont on souhaite tout connaitre, j'existais déjà avant.

Je descends d'une longue lignée de fruits qui, tous, ont grandi dans les vergers. Ces vergers-là, je ne les ai jamais connu; je ne les connaitrait plus.

  • « Plus? »

  • « Plus du tout ».

Ma famille m'a raconté qu'avant, les fruits poussaient sur un sol nourri et ensoleillé jusqu'à murir à souhait. La qualité du fruit faisait leur rareté, leur richesse. Une fois croqué, il laissait échapper un goût exquis, sucré, une pointe d'acidité, juste ce qu'il faut pour s'en souvenir encore aujourd'hui.

Et ses formes, ô ses formes, une esthétique de pomme?

Non.

Une rondeur généreuse, une peau aux teintes touchées par le soleil, une chair rouge.

  • « Une chair rouge? »

  • « Oui, ma chair est rouge ».

 

 

Et aujourd'hui, qu'en est-il?

Aujourd'hui, je suis une pomme.

Rare pour l'instant, mes consoeurs et moi avons compris une chose : pour plaire, il faut avoir une particularité, être unique.

Comment être unique lorsqu'il existe 6000 variétés? C'est la question. Concurrence acharnée? Non, pas vraiment … Pourquoi?

En y réfléchissant bien, 6000 variétés de pommes, c'est 6000 manières de nous regarder, autant de nous désirer, de nous choisir, de nous acheter, de nous laver, pour finir pelée à vif par l'économe, décapitée par un doigt qui me donne le tournis et meurtrie par la lame d'un couteau. Ah le couteau, je le redoute un peu, et en même temps, c'est l'excitation de savoir comment je vais être dégustée … Crue? Cuite? Pressée? Entière, en quartier, en lamelles? … au four, compotée, poêlée, frite, …? Quel dilemme !

 

 

Mais demain, que se passera-t-il?

Demain, je serais une pomme de supermarché.

Pas moi directement, moi mes entrailles finiront déjà en compost pour nos plantes, mais mes enfants, sûrement.

D'ici là, manger exclusivement des pommes sera peut-être une alimentation. Après tout, il existe déjà des pommes avec un parfum évoquant d'autres saveurs … La Winter banana, par exemple, a des notes de banane; ou encore la Court Pendu Gris, révélant ses arômes de cannelle à la cuisson.

Et puis, on l'oublie mais la pomme, c'est un fruit bénéfique pour la santé. " Une pomme chaque matin éloigne le médecin " comme disaient nos grands-mères. Le sorbitol contenu dans la pomme prévient l'apparition des caries. Elle contient de la pectine (parfait pour vos confitures), et permet aussi d’équilibrer le taux de glycémie, en particulier après les repas, elle participe à réduire les risques de diabète (de type 2), et enfin, agit sur le cholestérol.

Donc avis à ceux et celles qui se sentent concerné(e)s, mangez-moi !

 

 

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